Chez MY HEALTHY, nous sommes résolument engagés envers l’innovation dans le domaine de la santé. Si nous avons récemment relayé l’alerte sur la fragilité de l’innovation française en santé, nous nous félicitons également de voir, au travers de notre veille, que l’innovation dédiée à la santé féminine est en pleine effervescence. Ce mouvement, désigné sous le terme de Femtech, promet de combler un retard historique dans la recherche et la prise en charge de problématiques spécifiquement féminines. Il est temps de faire le point sur ce secteur en pleine croissance.

Femtech : définition et champ d’action de la révolution en cours

Femtech FranceLe terme Femtech (pour Female Technology) désigne l’ensemble des technologies, des logiciels, des produits et des services visant à améliorer la santé et le bien-être des femmes. Né il y a moins d’une décennie, ce concept est rapidement devenu un secteur d’investissement distinct, illustrant la reconnaissance progressive que les besoins médicaux féminins ont été historiquement sous-étudiés et mal traités.

Le champ d’application de la Femtech est vaste : il couvre la gestion du cycle menstruel, la fertilité et les parcours de procréation médicalement assistée (PMA), la grossesse et le post-partum, la ménopause, ainsi que la prise en charge de pathologies chroniques comme l’endométriose ou le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

Ce secteur ne se limite pas à la création de simples applications de suivi : il booste la recherche et le développement en proposant des solutions de diagnostic plus rapides (réduction du retard diagnostique), de prévention personnalisée et de traitements innovants, incarnant ainsi un véritable écosystème entrepreneurial audacieux.

Pour en savoir plus sur les acteurs et les enjeux de ce secteur, consultez l’association de référence en France : Femtech France.

Un secteur en pleine accélération, malgré les freins

Les dernières publications médiatiques confirment l’effervescence de ce secteur, même si des défis majeurs persistent, notamment en matière de financement.

Le potentiel français sous-financé

Comme le souligne un récent article de la BPI France, la dynamique entrepreneuriale française est forte : la France se classe troisième au niveau mondial en nombre de startups Femtech. Des entrepreneurs comme Eva Lecoq (Sova, pour le SOPK), Julien Payen (Lattice Medical, pour la reconstruction mammaire) et Cécile Réal (Medevice Capital) illustrent cette nouvelle génération résolue à aborder des problématiques médicales jusqu’ici mal traitées.

Toutefois, cette force de création contraste avec les montants levés. La France tombe au septième rang mondial pour les montants investis. Selon Cécile Réal, investisseuse, les freins sont multiples : une perception de la Femtech comme « gadget ou peu sérieuse », un manque de connaissance des pathologies spécifiques, et une culture de l’investissement encore très masculine et peu sensibilisée à ces enjeux.

Pour approfondir ce sujet : Santé : 5 innovations et tendances qui illustrent le progrès (BPI France).

L’Île-de-France donne un signal fort

En réponse à ce besoin de financement ciblé, la Région Île-de-France a pris les devants avec le lancement du Fonds FemTech. Doté de 5 millions d’euros d’investissement régional, ce fonds a pour objectif d’accélérer l’innovation médicale au féminin en ciblant quatre priorités de santé :

  • L’endométriose : pour réduire un retard de diagnostic qui atteint aujourd’hui 7 à 9 ans en moyenne.
  • La fertilité : en développant des outils prédictifs et des parcours personnalisés pour les couples.
  • La ménopause : en soutenant les solutions de suivi hormonal, alors que 80 % des femmes jugent leurs symptômes mal pris en charge.
  • La cardiologie féminine : où les maladies cardiovasculaires restent la première cause de mortalité chez les femmes en France.

Cette initiative régionale affirme une double ambition : soutenir le parcours de santé des femmes et positionner la région à l’avant-garde de cette innovation spécifique.

Pour plus de détails sur le Fonds FemTech : Santé : 4 nouveautés qui vont accélérer l’innovation médicale en Île-de-France (Région Île-de-France).

Les défis culturels, un miroir de l’innovation

C’est une excellente nouvelle de voir que ces initiatives commencent à apparaître dans les médias. Toutefois, nous remarquons que dans les deux cas, il s’agit d’une actualité parmi d’autres et non d’un article dédié, signe que la Femtech doit encore conquérir pleinement sa place. Cette effervescence médiatique fait écho à nos propres analyses, puisque MY HEALTHY mettait en lumière, déjà en mars 2024, les progrès significatifs réalisés dans le domaine de la santé féminine… et les nombreux défis qu’il restait à relever, dans notre article : Journée internationale des femmes et santé.

En tant qu’entreprise innovante, les freins identifiés par la Femtech nous parlent particulièrement. Ces obstacles sont, en réalité, communs à toutes les initiatives de rupture. Le concept d’une innovation perçue comme « gadget ou peu sérieuse » n’est pas sans rappeler les réactions dubitatives des praticiens de santé auxquels nous soumettions l’idée du paiement par QR Code ou du paiement fractionné lors du lancement de MY HEALTHY.

Aujourd’hui, le paiement par QR Code est une pratique plébiscitée pour sa rapidité et sa sécurité, mais son adoption a nécessité de vaincre une résistance initiale. Cette expérience nous enseigne que l’innovation, surtout dans le secteur très réglementé de la santé, exige non seulement une excellence technologique, mais aussi une vision entrepreneuriale audacieuse, capable de changer les mentalités et de prouver son impact sociétal fort.

La Femtech est plus qu’une tendance ; c’est un mouvement qui répond à un besoin fondamental de rééquilibrage de la recherche et des investissements en santé. Les initiatives comme le Fonds FemTech francilien sont des signaux positifs indiquant que les pouvoirs publics reconnaissent enfin le potentiel de ce secteur. Pour les praticiens, soutenir cette innovation, c’est garantir que les outils de diagnostic, les équipements et les traitements les plus pointus seront disponibles pour leurs patientes demain. Le défi est désormais de transformer l’essai, en levant les barrières culturelles pour que l’investissement suive le rythme de la création.