55 % des jeunes vétérinaires installés en France l’an passé ont obtenu leur diplôme hors de l’Hexagone. Pour la plupart, il s’agit de jeunes Français partis faire leurs études en Belgique, en Espagne, en Roumanie. C’est l’un des paradoxes de situation de la médecine vétérinaire en France : « Il manque quatre à cinq cents professionnels chaque année », déplore Jacques Bonin, le directeur médical du réseau de cliniques Anicura.
Les formations sont longtemps restées bloquées. « Nous avons constaté ce phénomène depuis une vingtaine d’années lorsque les spécialistes ont commencé à manquer dans les zones rurales. Aujourd’hui, la pénurie est telle que des élevages sont menacés par l’absence de soins », explique Philippe Choquet, directeur général de l’Institut polytechnique UniLaSalle à Beauvais (Oise), qui dispose de quatre campus au nord de Paris.
Le code rural a été modifié en décembre 2020. « Entretemps, la pénurie s’est généralisée. Les propriétaires d’animaux sont plus nombreux en ville et la quantité de soins augmente », raconte Philippe Choquet.
A la rentrée 2022, le campus d’UniLaSalle à Rouen (Seine-Maritime) a accueilli ses cent premiers étudiants, qui sortiront diplômés vétérinaires en 2029. Puis ils seront 120 à la rentrée prochaine, encadrés par 150 salariés, dont 90 enseignants-chercheurs.
Les quatre écoles publiques, Maisons-Alfort (Val-de-Marne), Lyon, Nantes et Toulouse, ont obtenu de leurs ministères de tutelle, l’Agriculture et l’Education nationale, une augmentation de leurs promotions. A l’horizon 2030, la France formera 840 vétérinaires, au lieu de 480 en 2017. Elles ouvrent aussi leurs cursus à des étudiants venus d’autres formations à bac+2 et bac +3, alors que la très sélective classe préparatoire était la seule voie d’accès auparavant.
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